Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de travail annuel 2023 avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), la Direction Nationale de la Population (DNP) a bénéficié d’un financement pour la restitution, validation des résultats de l’étude sur la durabilité des déclarations d’abandon de la pratique des mutilations génitales féminines (MGF/E) dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et le District de Bamako.
Ladite étude est financée par l’UNFPA dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Conjoint UNFPA/UNICEF sur les MGF « Tenir la promesse mondiale pour mettre fin aux MGF d’ici à 2030 ». Cette étude a été réalisée avec l’appui technique d’un consultant.
La DNP a également bénéficié de ressources pour la dissémination des résultats de l’étude sur les priorités en santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes dans la région de Sikasso. Le présent rapport a pour objet de présenter l’état d’avancement dans la réalisation des restitutions, validation et élaboration des plans d’actions dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et le District de Bamako et également le niveau d’avancement dans la dissémination des résultats de l’étude sur les priorités en santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes dans la région de Sikasso selon les différentes étapes.
L’objectif général des ateliers régionaux est de mettre à la disposition des autorités régionales, des partenaires techniques et financiers, des décideurs et autres acteurs clés ; des informations utiles, fiables et actualisées pour leur prise de décisions en faveur d’une meilleure planification et coordination des activités de lutte contre la pratique des MGF.
Les ateliers de restitution et de validation des résultats de l’étude sur la durabilité des déclarations d’abandon des pratiques MGF/E, tenus à Kayes et Sikasso du 15 au 22 Mars 2023, ciblent l’élaboration d’un plan d’actions de mise en œuvre des recommandations pour chacune des deux régions en vue de contribuer à l’atteinte des objectifs du Programme Conjoint UNFPA/Unicef sur les MGF « Tenir la promesse mondiale pour mettre fin aux MGF d’ici 2030 ».
Les ateliers régionaux se sont déroulés de façon participative avec une série de travaux de groupes pour analyser et discuter le contenu du rapport de l’étude réalisée par la Direction Nationale de la Population (DNP), en collaboration avec le Programme National pour l’abandon des Violences Basées sur le Genre (PNVBG), avec l’appui technique d’un consultant. Ainsi, la validation du rapport d’étude et des plans d’actions a été faite par l’ensemble des acteurs régionaux. Ces ateliers ont été une opportunité pour les participants d’être informés sur les statuts des communautés pratiquantes ou non pratiquantes, les cas de reprises et les communautés n’ayant jamais pratiqué les MGF/E dans les régions de Kayes et Sikasso.
Ainsi, après analyse, il a été retenu et validé de manière consensuelle des recommandations à l’endroit de l’ensemble des acteurs
A l’Etat et aux autorités communales
- Accentuer les efforts sur les activités de suivis des cas de déclarations d’abandon de la pratique des MGF/E ;
- Amener les ONG évoluant dans le domaine de la lutte contre les MGF/E à rendre compte au service de tutelle (DRPFEF) pour tous les cas de déclarations actées et verbales pour une meilleure synergie d’action ;
- Inciter les collectivités territoriales et le secteur privé à s’impliquer en faveur de l’abandon des MGF/E ;
Aux organisations de la société civile (OSC)
- Dynamiser et ou étendre les comités de veille et d’alerte dans toutes les localités ;
- Créer une synergie d’action entre ONG intervenant dans le domaine de la lutte pour l’abandon de la pratique des MGF/E afin d’éviter les doublons des résultats ;
- Dénoncer tous les auteurs de cette pratique (y compris ceux qui pratiquent, instiguent, aident et assistent des MGF /E dès la promulgation de la loi ;
- Organiser des rencontres inter-villages pour les échanges d’expériences sur les déclarations d’abandon
- Dynamiser le cadre statutaire de concertation non fonctionnelle sur les VBG à tous les niveaux ;
- Mettre en place un mécanisme de Suivi post-abandon des communautés ;
- Renforcer le système de collecte des données pour une meilleure capitalisation
- Créer des AGR pour les anciennes exciseuses afin d’éviter la reprise de la pratique des MGF /E.
Aux Partenaires Techniques et Financiers :
- Orienter les ONG et partenaires intervenant dans la lutte pour l’abandon de la pratique des MGF/E vers les cercles de Kéniéba et Bafoulabe non couverts en termes d’intervention ;
- Appuyer le processus d’adoption de l’avant-projet de code pénal ;
- Appuyer la réalisation d’une étude pour une meilleure compréhension de la faible couverture de la région par les acteurs évoluant dans le domaine des MGF/E ;
- Renforcer les actions de CCSC pour l’abandon des VBG/MGF/E dans la région de Kayes ;
- Appuyer le service de tutelle dans le suivi – évaluation des villages ayant déclaré l’abandon de la pratique.
La poursuite des ateliers de restitution, de validation et d’élaboration de plans d’actions a été faite dans les régions de Ségou et Koulikoro. L’étape de Koulikoro a regroupé les participants du District de Bamako pour une meilleure couverture des localités couverte par l’étude à savoir (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et le district de Bamako. S’agissant de la production des supports de l’étude pour la dissémination des résultats, les supports (rapport de l’étude et dépliants), ont été produits sur la base des versions finales.
Dans le cadre de l’atteinte des objectifs du PO 2023, une étude sur les besoins prioritaires en Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et Jeunes (SSRAJ) dans les zones de crise humanitaire (régions de Mopti, Tombouctou et Gao) a été réalisée.
L’objectif général de l’étude est de cartographier les priorités des adolescents et des jeunes (particulièrement les jeunes filles) en matière de santé sexuelle et reproductive dans les zones de crise humanitaire et particulièrement dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao afin de fournir des informations aidant à une meilleure planification des interventions en faveur de l’amélioration de la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes dans les zones de crise humanitaire.
Pour rappel, l’étude qui a concerné les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et le District de Bamako avait pour Objectif d’élaborer un répertoire des zones qui pratiquent, celles ne pratiquant pas et celles ayant déclaré l’abandon et faire un suivi des zones ayant déclaré l’abandon de la pratique des MGF/E afin de tenir la promesse mondiale pour mettre fin aux MGF/E.
Cet atelier, organisé par la DNP avec l’appui technique et financier de UNFPA, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Conjoint UNFPA/Unicef sur les MGF « Tenir la promesse mondiale pour mettre fin aux MGF d’ici 2030 ».
L’objectif de l’atelier est de mettre à la disposition des autorités du District de Bamako, des partenaires techniques et financiers, des décideurs et autres acteurs clés ; des informations fiables, à jour et utiles pour la prise de décision en vue d’une meilleure coordination des activités de lutte contre la pratique des MGF/E.
Photo de famille lors de l’atelier de restitution et de validation des résultats de l’étude
A l’issue des travaux, les recommandations suivantes ont été formulées : (i) Partager la dernière version du plan d’actions à tous les participants de l’atelier ; (ii) Eviter d’organiser ces genres de rencontre durant le mois d’août qui correspond à la période de congé pour beaucoup d’acteurs ; (iii) Etendre l’étude aux autres régions non couvertes en vue d’une couverture nationale ; (iv) Organiser la dissémination des résultats auprès des autorités régionales (y compris le District de Bamako) pour orienter la prise de décision. ; En fin (v) Organiser une table-ronde de mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du plan d’actions élaboré.
A travers une analyse de la situation, sociodémographiques du Mali, à la lumière des interrelations entre tendances démographiques et socioéconomiques, le Rapport national met en évidence les grands défis pour le pays en matière de population, genre et développement etc. Les principaux thèmes abordés, les nombreuses sources statistiques actualisées auxquelles elles se reflètent, font de ce document une source indispensable d’informations qui offre l’opportunité aux planificateurs et aux décideurs de disposer de données fiables pour orienter leur prise de décision dans la planification du développement.
C’est ainsi que la DNP a initié d’élaborer le rapport national sur la Situation sociodémographique du Mali en 2020-2021. Ce rapport s’inspire des indicateurs de l’EDSM 2018 et les différentes enquêtes pour évaluer les résultats atteints par le Pays et l’impact de leurs implications politiques sur l’atteinte des objectifs.
Son objectif est de mettre en évidence les grands défis pour le Mali en matière de population, genre et développement, à partir d’une analyse critique de la situation sociodémographique en terme d’orientation politique, d’offre et de demande des services sociaux de base.
Les résultats obtenus montrent qu’en 2020, la population malienne est estimée à 20 537 000 habitants et à 21 112 000 habitants en 2021, mais la structure par âge de la population malienne suit toujours son ancienne tendance, car elle est caractérisée par une forte proportion de jeune à l’instar des années précédentes avec une pyramide des âges qui possède une base large.
La population totale est composée de 47,01% de personnes de moins de 15 ans qui représente l’essentiel des personnes inactives. Les tendances démographiques observées et projetées suggèrent que la structure par âge de la population malienne (et donc le ratio de dépendance) ne devrait pas changer de manière singulière au cours des prochaines décennies en raison surtout de la dynamique de la fécondité et de l’espérance de vie.
L’analyse de la natalité et de la fécondité au Mali montre une forte aspiration des couples à des descendances nombreuses, des comportements procréateurs variant selon les caractéristiques des femmes et une entrée en vie féconde précoce. En effet, le taux de natalité au Mali est de 39‰ en 2018 contre 38,7‰ en 2012-2013. Ce taux est plus élevé en milieu rural (44,1‰) qu’en milieu urbain (40,1‰). Bien qu’en baisse lente, la fécondité au Mali demeure parmi les plus élevées au monde.
Le taux de morbidité en 2021 est de 30 % (EMOP 2021). Les personnes âgées (60 ans et plus) et les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés par le phénomène (45,2% et 39,2% respectivement).
En ce qui concerne la migration, le Mali est l’un des principaux chemins empruntés par les candidats à la migration en Afrique de l’Ouest (nationaux et étrangers) à cause de sa position géographique et de l’existence de réseaux de passeurs. En outre, le Mali se présente comme étant au carrefour des axes marchands, culturels et de mobilités de la région. Les migrations au Mali sont d’ordres économiques et de quête d’opportunités d’emploi, 89% des émigrants étant des migrants économiques (Organisation Internationale pour la Migration (OIM), 2020).
Dans le domaine de l’économie, la croissance économique est passée de -1,2 % en 2020 à 3,1% en 2021 soutenue par la reprise des activités économiques suite à l’ouverture des frontières terrestres et aéroportuaires après des périodes difficiles de la crise sanitaire de la COVID-19, par le niveau de production du coton obtenu lors de la campagne 2021 et par la réduction de l’insécurité dans certaines zones de production.
Le taux de croissance du secteur primaire a connu une augmentation et est passé de -4,3% en 2020 à 2,4% en 2021. Quant au secteur secondaire, il reste stagné à -0,1% pour 2021 et 2020. Cet état de fait s’explique en partie par la baisse des activités des sous branches métallurgies fonderies et les industries textiles qui sont respectivement passées de 0,1 % et -5,6% en 2020 à -3,4% et -8,5% en 2021 et de l’augmentation de la sous branche BTP qui passe de -3,0% en 2020 à 4,0% en 2021.
Pour la couverture de la dépendance économique, le ratio de soutien économique est évalué à 0,406 (0,41 soit 41%).
L’analyse de la santé mère-enfant représente une priorité gouvernementale. En effet avec un taux de natalité de 40,9 naissances pour 1000 habitants et une mortalité maternelle estimée à 325 décès pour 100 000 naissances vivantes (EDSM VI 2018), les pouvoirs publics démontrent leur engagement aujourd’hui au travers de lois et engagements dans des programmes visant à réduire les taux de mortalités.
On constate une légère augmentation du taux d’utilisation des services PF de 2020 à 2021 avec respectivement 12,7 et 12,9. Les besoins non satisfaits en matière de planification familiale représentent 17% avec 32% à Kidal, suivis des régions de Mopti et Kayes avec respectivement 29% et 28%. L’accès à l’eau potable est légèrement satisfaisant en 2021 par rapport à 2020 (70,9% contre 69,6%).
En matière d’éducation, l’accès au préscolaire a évolué de 6,40% en 2017 à 8,26% en 2020. Il a connu une diminution d’environ 1,12% entre 2020 et 2021. Le Taux Brut d’Admission (TBA) au fondamental 2 a diminué de 2017 (46.20%) à 2021 (38.55%). Il en est de même chez les garçons (49.80% à 39.54%) chez les filles (42.7% à 37.51%). L’indice de parité a diminué entre 2017 et 2021. Au niveau secondaire, on peut noter une constante évolution du Taux Brut de Scolarisation (TBS) de 2017 à 2021, même s’il demeure faible et ceci fait que beaucoup d’enfants en âge de scolarisation sont laissés pour compte. Le TBS le plus élevé est enregistré dans le district de Bamako (1,61%) et le plus faible à Tombouctou (0,06%) pour une moyenne nationale de 0,58%. Au niveau de l’éducation non formel, le nombre total de centres a considérablement diminué de 2017 à 2021.
La scolarisation des enfants et en particulier le maintien des filles à l’école constitue également un moyen de profiter du dividende démographique, lorsqu’elles sont maintenues à l’école, elle développe des capacités de contribution économique et sont moins sujettes à la vulnérabilité à l’âge adulte. Dans certains établissements scolaires, le nombre de cantines scolaires créées en 2021 est de 1 574, soit une progression de 10% comparé à l’année 2020.
Sur le Marché du travail, la population en âge de travailler de 2020 est de 9 230 945 habitants. Elle est composée de la population en emploi (65,5%), de la population au chômage (3,1%) et le reste étant constitué de la population hors main-d’œuvre ou population inactive (30,9%). Le taux d’activité est de 69,1% en 2020, (à raison de 84,8% pour les hommes et de 55,1% pour les femmes) contre 66,7% en 2021 (avec 84,4% pour les hommes et 51,9% pour les femmes). Entre 2020 et 2021, le nombre de personnes en emploi a baissé de 0,7%. Cette baisse est due au fait que l’effectif des femmes en emploi a diminué de 118 608 entre 2020 et 2021. Ainsi, la quasi-totalité (97,1% en 2020 et 96,3% en 2021) des emplois sont informels avec respectivement 98,4% et 97,7% pour les femmes et 96,2% et 95,4% pour les hommes. En 2020, le chômage élargi touche 334 656 maliens avec 48,4% de femmes (contre 380 610 en 2019) et de 30,5% d’urbains pour 69,5% de ruraux.
Comparativement à l’année 2019, le nombre de chômeur a connu une baisse de plus de 45 000 chômeurs. Par contre, entre 2020 et 2021, le nombre de chômeur est passé de 334 656 à 489 747 chômeurs, soit une hausse de 46,3%. Le taux de chômage est estimé à 7,5% en 2021 contre 5,2% en 2020.
Dans le domaine du renforcement de la Solidarité et de lutte contre l’exclusion, sur les 28 103 personnes handicapées enregistrées, 6 101 ont été appuyées en 2020 (3 427 femmes et 2 674 hommes). Selon le type d’handicap appuyé, les handicaps moteurs et les visuels viennent en tête avec respectivement 1 638 et 1 612. Sur un total de 447 personnes de petite taille enregistrées, 129 ont été appuyées. Aussi, des actions humanitaires se poursuivent dans une optique de rétablissement des conditions de satisfaction des besoins fondamentaux et s’achève par un ensemble d’actions d’accompagnement des victimes en vue de rétablir et de consolider une nouvelle situation normale.
Dans le domaine du genre, aucun texte spécifique concernant les VBG et les PTN n’a été adopté entre 2021 et 2022.
En matière de la Paix et sécurité, en 2020, 15,72% de recrutement ont concerné les femmes à la police et 20,54% pour les femmes à la protection civile. Sur les 686 agents de prison du Mali, 142 sont de Koulikoro, 96 de la Maison Centrale d’Arrêt (MCA) de Bamako, 91 sont de Sikasso et 76 de Ségou.
Enfin, en 2021, le nombre de volontaires mis à disposition est passé à quarante (40) intervenants dans la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes, les violences basées sur le genre et la planification familiale. En 2021, le Mali comptait quarante-quatre (44) fédérations sportives et quarante-huit (48) en 2021 selon les rapports 2020 et 2021 de la DNSEP.
Les interrelations entre population et développement sont multiples et complexes. Elles nécessitent une bonne compréhension de la nature des liens qui existent entre les processus socio-économiques et la dynamique de population.
L’objectif général de ce rapport est de déterminer non seulement, le niveau des indicateurs sociodémographiques, mais aussi les actions majeures menées dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique nationale de Population en vue de faciliter la prise de décision pour la planification du développement économique et sociale.
L’analyse des données a mis en évidence le caractère d’extrême jeunesse de la population malienne en dépit des problèmes sociaux que cette situation peut engendrer. En effet, en 2022, 47,1% de la population totale avaient moins de 15 ans, les 15-64 ans représentaient 50,6% et les 65 ans et plus représentaient 2,1% de la population totale.
L’analyse de la natalité et de la fécondité montre une forte aspiration des couples à des descendances nombreuses, des comportements procréateurs variant selon les caractéristiques des femmes et une entrée en vie féconde précoce. En effet, le taux de natalité au Mali est passé de 38,7‰ en 2012-2013 (EDSM V) contre 39‰ en 2018 EDSM VI (2018). Ce taux est plus élevé en milieu rural (44,1‰) qu’en milieu urbain (40,1‰). A titre de rappel, entre trois Enquêtes Démographiques et de Santé (EDSM III, IV, V), le nombre moyen d’enfants par femme en âge de procréer est passé de 6,8 à 6,1enfants par femme entre 2001 et 2012. Cependant, il a augmenté légèrement entre 2012 et 2018 ; passant de 6,1 à 6,3 enfants par femme.
Quant à la morbidité et la mortalité, le taux a atteint en 2018 23,7% (EMOP 2018). Les personnes âgées (60 ans et plus) et les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés par le phénomène (48,3% et 29,4% respectivement). Le taux de morbidité dans les régions varie entre 55,4% (Tombouctou) et 17,2% (Ségou). La mortalité reste encore élevée malgré l’amélioration des conditions de vie des populations et l’accès aux infrastructures socio sanitaires. Au niveau infantile, il est en baisse mais reste en dessous des objectifs des cadres internationaux (Plan d’Actions de la CIPD et OMS). Selon les résultats des différentes EDSM la mortalité infantile est passée de 96‰ en 2006 à 56‰ en 2012-2013 puis à 54‰ en 2018. Quant à la mortalité infanto juvénile elle était de 191‰ en 2006 contre 159 ‰ en 2012-2013 puis à 101‰ en 2018.
Le rapport de mortalité maternelle était estimé à 582 décès pour 100 000 naissances vivantes contre 368 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2012-2013 puis à 325 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes en 2018.
En outre, les résultats montrent que l’âge d’entrée en première union n’a pas subi de modification importante des générations anciennes aux plus récentes. Cet âge médian variant de 18,0 dans le groupe d’âges de 45-49 ans à 17,6 ans dans celui de 25-29 ans. L’âge médian d’entrée en première union des femmes de 25-49 ans aurait augmenté légèrement au cours des 30 dernières années, passant de 15,7 ans en 1987 à 16,5 ans en 2001 puis à 17,8 ans en 2018.
Aussi, les données révèlent un taux d’urbanisation de 44,1% en 2022 (Projections démographiques DNP) avec des disparités très poussées entre les régions. Si les régions du nord occupent près de deux-tiers du territoire, elles comptent moins de 10% de la population totale. Cette inégale répartition de la population pourrait être expliquée par plusieurs facteurs
Selon le suivi des flux migratoire au Mali de l’OIM, au cours du mois de mai 2022, 45037 mouvements migratoires ont été observés au niveau des points de suivi des flux transfrontaliers (25922 entrants au Mali par les FMP et 19115 individus quittant le Mali). Durant ce mois, les mouvements migratoires ont connu une hausse de 19% par rapport au mois précèdent. Cette hausse concerne principalement les FMP du sud, due à la forte mobilité des ressortissants burkinabés en provenance des localités en situation d’insécurité, vers les sites d’orpaillage au Mali. Les mouvements de flux à destination du Mali ont augmenté de 18% et 23% par rapport au mois d’avril. Une grande partie (plus de 73%) du flux à destination du Mali se dirige principalement à Bamako (73%) et à Sikasso (23%) et espère se rendre dans les sites d’orpaillage des régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso. Le volume des transferts des migrants a été de 507,6 milliards F CFA sur une prévision de 620 milliards F CFA en 2022, soit un taux de réalisation de 80,57%. Ce montant est en diminution par rapport à celui de 2021 qui était de 516,6 milliards de F CFA.
L’analyse réalisée sur la transition démographique et le dividende démographique montre que la transition démographique est en marche et il est plus que capital de mettre en place les jalons devant transformer cette transition démographique en bonus démographique. Il s’agit de donner les opportunités et les moyens aux populations actives en particulier les plus jeunes afin de contribuer plus efficacement à la création de la richesse. L’indice synthétique de suivi du dividende démographique (DDMI) 33% est loin de la moyenne de 50%. Il est plus impacté négativement par les niveaux des indicateurs réseaux et territoire ainsi que le développement humain élargi.
En 2022, l’économie a enregistré une croissance positive en s’établissant à 3,7% contre 3,1% en 2021. Cela est dû en grande partie à une augmentation enregistrée au niveau du secteur primaire qui a enregistré 5,4% contre 1,5% en 2021 et du secteur secondaire avec 0,8% en 2022 contre 0,4% en 2021. Cette augmentation du secteur primaire est due à la relance du sous-secteur agriculture vivrière totale du fait de la bonne pluviométrie et de culture de remplacement des espaces précédemment servis à la production du coton.
La politique sectorielle de la santé et du développement social est marquée non seulement par l’amélioration de la santé des populations, l’extension de la couverture sanitaire, la recherche d’une plus grande viabilité et de performance du système de santé, mais aussi par la réalisation des actions humanitaires et du développement social.
Durant l’année 2022, les besoins humanitaires ont considérablement augmenté dans un contexte marqué par l’insécurité, des combats et attaques sporadiques se sont poursuivis dans plusieurs localités du pays. Cette situation est encore aggravée par les retombées économiques de la COVID 19, et la hausse des prix alimentaires à l’échelle mondiale. Des déplacements de courte durée ont continué à être signalés dans différentes régions du pays. Lors de l’opération de collecte et de la mise à jour des données menée en décembre 2022, un total de 412 387 PDI a été identifié. A la fin de l’année 2022, une proportion de personnes déplacées internes vivait encore dans les centres urbains du pays dans des conditions de protection et d’assistance inadéquate, le reste de la population déplacée étant dispersée dans les zones rurales, dans les familles d’accueil ou sur les sites auto installés.
L’analyse de la situation en termes d’éducation fait ressortir les actions de renforcement des capacités d’accueil du système éducatif par la construction et/ou la réhabilitation et l’équipement d’infrastructures scolaires et universitaires, le renforcement des capacités d’accueil de la formation professionnelle par la construction et/ou la réhabilitation de centres de formation professionnelle et leurs équipements, la scolarisation des enfants hors école à travers le développement d’alternatives éducatives, la promotion de l’égalité et de l’équité d’accès à l’éducation pour tous, l’intégration des écoles coraniques dans le système éducatif, la promotion de l’éducation inclusive à tous les niveaux, Promotion de l’accès équitable et inclusif à une éducation de qualité pour tous et quelques défis en la matière.
Une attention particulière a été accordée à a situation du marché de travail. En 2022, la population en âge de travailler est de 9 942 159 habitants. Elle est composée de la population en emploi (63%), de la population au chômage (4,2%) et le reste étant constitué de la population inactive (32,8%). Parmi les hommes, plus de huit personnes en âge de travailler sur dix (79,9%) étaient en emploi et 16,1% sont des inactifs. Moins de la moitié (48,7%) des femmes en âge de travailler sont en emploi et 46,9% des inactives. La proportion des femmes au chômage sur l’ensemble des femmes en âge de travailler est de 4,4% contre 4,1% de celle des hommes.
L’analyse du genre et le statut de la femme montre qu’en 2022, à défaut de non adoption de texte spécifique concernant les violences basées sur le genre (VBG) et les pratiques traditionnelles néfastes (PTN), des conventions ont été signées. Mais celles-ci ne sont pas harmonisées avec les textes nationaux existants, d’où la réserve de mettre dans le présent rapport.
La dimension paix et sécurité a été analysée à travers les effectifs de la police nationale et le nombre de personnes tuées constaté par la police nationale suite aux accidents de la circulation.
Les différents points cités ont fait l’objet d’une série de recommandations non seulement à l’endroit de l’Etat, mais aussi aux acteurs chargés de la mise en œuvre de la Politique nationale de Population.